Maupiti
10 12 2010Enchanteur et sauvage sont les mots qui me viennent à l’esprit pour décrire Maupiti. Pas de gros hôtel, les gens de la place ne veulent pas être submergés de touristes. Quand même, c’est 5 vacanciers enthousiastes que l’avion largue sur un petit motu tout nu à quelques km de l’île.
On nous fait patienter dans le bateau-navette, la musique à fond et une grosse bière à se partager, en attendant que le personnel du Fare Aéroport se joigne à nous.
La demoiselle de Maupiti Résidence nous accueille avec des colliers de coquillages et nous transporte à l’une des 2 épiceries de l’île avant qu’elle ne ferme. La pension, en effet, n’inclut pas le repas. Ce n’est pas un souci car un énorme barbecue est mis à notre disposition. Du même souffle on se procure de la bière étrangement située dans une autre bâtisse. La résidence est jolie comme tout, située sur la plage, neuve, conviviale, et tout équipé autant pour les activités que pour la cuisine.
L’île est toute petite, elle ne fait que 9 km de circonférence. On s’amuse à en faire le tour avec les vélos de la résidence. Il y a même des cannes à pêche et fusils harpon. Je décide d’aller pêcher à chaque matin, mais sans grand succès. On achètera du poisson finalement.
Au deuxième jour, on fait une superbe randonnée qui culmine avec vue panoramique sur le lagon.
Cette randonnée nous ouvre l’appétit et on se rassasie au seul snack de l’île. Un catamaran et 2 planches à voile sont également à notre disposition et comble de chance Charlotte s’est comment monter le Catamaran. On passe l’après-midi sur le lagon à voguer.
Au dernier jour, Sami, un local, nous amène en bateau faire du snorkling et pêcher le bénitier (un peu comme une huitre). Il nous fait faire le tour de l’ile et nous raconte une histoire tahitienne de son île. Par la même occasion on observe l’unique et dangereuse passe que doivent franchirent les navires s’ils veulent pénétrer dans le lagon.
On doit déjà partir, il n’est que 13 h pourtant… Qui plus est, notre avion est retardé de 2 heures, mais on l’apprend une fois sur le motu de l’aéroport seulement. On transite malheureusement par Bora et donc 2 heures d’attentes supplémentaires s’ajoutent. On a quand même droit à un superbe couché de soleil. Maupiti, 2 jours, c’était insuffisant!
Ancrée à 315 km au nord-ouest de Tahiti et à 50 km de Bora Bora, Maupiti est la plus septentrionale des îles Sous-le-vent. Un véritable paradis à échelle humaine, une terre de seulement 11 km carré, auréolée d’un lagon translucide et de cinq motu qui semblent n’attendre que vous pour quelques jours de rêve. Une merveille préservée de toute pollution immobilière ou routière, qui conserve sa part de mystère, en partie grâce à son éloignement et à son accès difficile. S’ils sont prêts à accueillir les visiteurs, ses quelque 1200 habitants tiennent aussi à ce que Maupiti conserve son caractère et sa quiétude. Et si des pensions de famille s’ouvre peu à peu et que les moyens d’accès se formalisent, c’est en respectant les capacités d’accueil de l’île pour mieux éviter une surpopulation soudaine et incontrôlée.
Une île à Part
Des vestiges archéologiques, les plus anciens de l’archipel de la Société, indiquent que Maupiti aurait été peuplée au IXe siècle de notre ère, au moment où les Polynésiens entamaient leur migration vers la Nouvelle-Zélande. L’explorateur hollandais Conrad Roggeveen la découvre en 1722, bien avant que Wallis, Bougainville et Cook ne débarquent à Tahiti. Jusqu’en 1801, l’île demeure en guerre avec Bora Bora, et seul le célèbre et puissant chef Mai parvient à étendre son pouvoir à Maupiti. Taero, le chef local, rejette la tutelle du roi Tamatoa de Raiatea, devenu un adepte fervent du protestantisme, et rallie le mouvement Mamaia, qui s’oppose aux missionnaires.
Toujours farouchement indépendante, Maupiti entre en conflit avec Bora Bora en 1877 et réclame que l’annexion français, déjà effective à Tahiti, lui soit étendue. L’île, majoritairement protestante, s’organise autour de lois religieuses jusqu’à la Seconde Guerre mondiale.
Depuis 1972, Maupiti est une commune qui gère son propre budget. La culture de la pastèque sur les motu a contribué à son développement dans les années 1980, mais les difficultés d’approvisionnement en eau et la nécessité d’apporter engrais et pesticides ont découragé peu à peu les bonnes volontés et les agriculteurs l’ont délaisée pour celle du noni, bien moins contraignante. Le cyclone Osea est passé sur Maupiti en 1997, ravageant une grande partie des maisons traditionnelles colorées qui faisaient aussi le charme de l’île; des fare OPH (Office polynésien de l’habitat) les ont remplacées. Le tourisme se développe doucement; aujourd’hui, une douzaine de pensions accueille les visiteurs, venus de Bora Bora ou des îles, Polynésiens ou résidants, qui font de Maupiti un lieu de villégiature le week-end.
GeoGuide Tahiti 2009, page 250
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